Pas une journée, en France, sans entendre, voir ou lire un sujet touchant de près ou de loin au sexe. Affaire de mœurs pour des joueurs de l’équipe de France de Football, affaire de pédophilie dans l’Eglise catholique, la question d’un retour aux maisons closes avec l’ouvrage de la député UMP Chantal Brunel (« Pour en finir avec les violences faites aux femmes » au Cherche Midi Editeur), le débat autour de la fidélité avec l’affaire Tiger Woods, l’extension du droit pour les homosexuels, pour ou contre l’interdiction des films pornographiques à la télévision et l’augmentation des ventes des sex toys.

Les mots se succèdent comme la polygamie, la prostitution, le racolage, la maison close ou la maison ouverte, la pédophilie, le mariage, le divorce, l’homosexualité, le transsexualisme, le flirt, les différentes violences, l’adultère ou encore l’inceste. Des tabous, des non-dits, des controverses, de l’amalgame et certainement aussi beaucoup de conservatisme et de méconnaissance sur tous ces sujets.

En effet, les français ne sont pas éduqués convenablement sur la question du sexe. Cette lacune est préjudiciable dans la mesure où l’homme et la femme doivent connaître leur corps, se connaître, se comprendre et s’accepter afin de mieux se respecter et de s’aimer.

S’il s’agit de distinguer le « sexe procréatif » du « sexe récréatif », il s’agit surtout d’affirmer que notre société est partagée entre le tout répressif et le laxisme.

Le professeur Francis Caballero publie justement son ouvrage « Le droit du sexe » (LGDJ – Textenso Editions) qui fait déjà controverse. Il avait déjà fait condamner la SEITA concernant la cigarette et son combat avait été, en son temps, la dépénalisation du cannabis. Aujourd’hui il souhaite proclamer un nouveau droit du sexe et il met les pieds dans le plat.

Il reproche, par exemple, à la féministe Giselle Halimi, son obsession sécuritaire et d’être une « grenouille sexophobe ».

Mais il y a surtout du fond dans cet ouvrage. Francis Caballero opère ainsi une distinction entre le sexe protégé (mariage, concubinage, homosexualité) et le sexe toléré (perversions sexuelles, pornographie, prostitution) et propose, avec du bon sens, que l’on remette de l’ordre dans toute cette législation du sexe qui a perdu sa tête et qui va dans tous les sens.

Ainsi, il souhaite un droit qui privilégie clairement le sexe procréateur par rapport au sexe récréatif. D’où le traitement indigne qu’il réserve à la prostitution, fourniture de services sexuels rémunérés, dans le système abolitionniste français. Un système que Francis Caballero propose de remplacer pour les majeurs consentants par la reconnaissance de cette activité en tant que profession libérale et indépendante grâce à la création d’un Ordre des péripatéticiennes. De plus, il réaffirme que la prostitution est une prestation de service et non pas la vente d’un corps.

Toute cette thématique est régulièrement illustrée. En effet, la culture a toujours fait bouger les lignes dans un objectif d’éveiller les consciences. Je pense notamment dans l’art par Exquise design avec des artistes tels que Matali Crasset, Arik Levy, Mathieu Lehanneur, dans le cinéma (le film « Baise moi » réalisé par Virginie Despentes et Coralie Trinh Tin) ou encore à travers la littérature (le roman « Lolita » de Wladimir Nabokov qui a été adapté au cinéma par Stanley Kubrick en 1962 et Adrian Lyne en 1997).

La France doit se décomplexer avec la question du sexe sans tomber dans la vulgarité et l’atteinte à l’ordre public. Ce n’est pas simple mais cet équilibre est nécessaire car c’est une question de civilisation.

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