Depuis l’adoption de la loi contre le gaspillage alimentaire, votée le 11 février 2016, les supermarchés ont l’obligation de reverser leurs invendus à des associations caritatives. Ainsi, cette loi a rapidement prouvé ses effets bénéfiques : plus de 10 millions de repas sont distribués chaque année en France. Cela représente une augmentation de 22 % des dons alimentaires destinés aux associations caritatives. De plus, nous veillons à la bonne application de la loi. Accompagné de lanceurs d’alerte et d’huissiers de justice, nous n’avons cessé d’inspecter les poubelles à côté des supermarchés pour constater les atteintes à la loi. Après avoir constaté que plusieurs magasins continuaient de jeter les invendus alimentaires à la poubelle, nous avons déposé de nombreuses plaintes à leur encontre. Les procédures fonctionnent et sont un moyen de dissuasion efficace. Sans compter les « Bad buzz » et la mauvaise réputation des magasins récalcitrants. Mais cela n’a pas suffi et il fallait donc aller plus loin. Ainsi qui mieux qu’une municipalité pour appliquer la loi contre le gaspillage alimentaire et devenir un laboratoire mondial ? La Ville de Courbevoie a reçu les agents de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) le 2 vendredi février 2024. Ils sont venus de Rome pour constater et valider l’officialisation d’un chiffre record : depuis 2020, plus de 450.000 repas ont été économisés et redistribués à des associations caritatives pour que les démunis puissent manger à leur faim. Cette situation sociale démontre d’ailleurs que même dans une ville d’apparence « riche », la pauvreté a de multiples facettes. La pauvreté augmente et la classe moyenne décline. Ainsi dans un rapport alarmant, le Secours Catholique a estimé que près de 10 % des Français ont recours à l’aide alimentaire. En effet, « entre 5 et 7 millions de personnes » ont eu recours à l’aide alimentaire en 2020 alerte le Secours Catholique dans son rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France publié sur la base des données de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). La ville de Courbevoie a donc fait preuve d’inventivité dans sa lutte contre le gaspillage alimentaire. Depuis 2020, avec son Maire Jacques Kossowski, nous avons lancé une campagne pour mettre fin au gaspillage alimentaire. En France, le mandat d’un élu municipal est de six ans. L’objectif était donc de faire de notre ville un laboratoire mondial. Cette loi a été applaudie dans le monde entier. Mais au niveau local, il y a encore des marges de manœuvres permettant de faire reculer ce fléau. En effet, cette loi exonère les deux tiers des supermarchés implantés à Courbevoie, car leur surface de vente est inférieure à 400 m². Il a donc été décidé qu’avec l’aide de plusieurs start-up et acteurs sociaux et économiques, une charte contre le gaspillage alimentaire serait votée chaque année dans toutes les sphères d’activité de la ville : 1) 2020 avec tous les supermarchés situés dans la ville sans délimitation de superficie 2) 2021 avec restauration hospitalière 3) 2022 avec restauration scolaire 4) 2023 auprès des commerces alimentaires (commerces de bouche, restaurants, boulangeries, marchés) 5) 2024 avec les maisons de retraite et les Ehpad. Ces chartes d’engagement, une première en France, ont un objectif multiple :
Créer des synergies pour que chacun puisse prendre part à ce combat et adapter ses pratiques
Participer à la sensibilisation du grand public à la lutte contre le gaspillage alimentaire
Contribuer à réduire l’impact économique de ces déchets
Mettre en place des partenariats de dons alimentaires en faveur des associations conformément à la loi
Promouvoir les partenariats avec les associations municipales
Organiser des promotions « anti-gaspi », notamment pour les produits proches de la date limite de consommation (DLC)
Proposer des ventes en gros ou à l’unité afin d’adapter les quantités achetées et réduire les emballages
Favoriser le développement des produits frais, et développer des opérations marketing de sensibilisation (opération « Fruits et Légumes Moches », etc.)
Mener une discussion avec les fournisseurs afin de définir une stratégie de contrôle contre le gaspillage alimentaire (chartes qualité des produits, etc.)
Agir pour valoriser les déchets.
Fort de tout ce travail, la FAO a désigné la ville de Courbevoie « Ville verte mondiale » en 2024, lui accordant ainsi une reconnaissance formelle.
Comme le rappellent les rapports du projet DrawDown (2020) et du GIEC (2022), la réduction du gaspillage alimentaire est l’une des trois principales solutions pour lutter contre le réchauffement climatique. Car l’objectif final est triple : la lutte contre le gaspillage alimentaire, la lutte contre la faim et la lutte contre le réchauffement climatique.
Invité à la conférence internationale sur l’alimentation dans la ville de Valence (Espagne) organisée par la CEMAS et l’EUFIC, Arash Derambarsh a rappelé les actions de la ville de Courbevoie pour la lutte contre le gaspillage alimentaire : Plus de 450.000 repas sauvés depuis 2020. Un record mondial ! L’adjoint au maire de Courbevoie, également a l’origine de la loi contre le gaspillage alimentaire en France a également lancé un appel à ses homologues européens présents (Göteborg, Milan, Bergame, Varsovie, Dublin, Oslo, Barcelone ou encore Chalándri) de voter la même loi française de 2016 contre le gaspillage alimentaire (plus de 10 millions de repas sauvés chaque année et une augmentation des dons alimentaires aux associations caritatives de 22%).
Le mercredi 26 juin 2024, Arash Derambarsh, l’Association « Courbevoie 3.0 », Dentsu France et les dizaines de bénévoles ont distribué pour la 9ème année consécutive 2000 cartables aux enfants de Courbevoie.
Cela représente plus de 20.000 cartables depuis 2016. Merci à Gaël Fickou, à Karl Toko-Ekambi, à Sefyu et à Camille pour leur présence.
Merci à tous nos partenaires et à nos formidables bénévoles (CMJ de Courbevoie notamment).
Né en 1979 à Paris, Arash Derambarsh est Docteur en droit et avocat au Barreau de Paris.
Arash Derambarsh s'est engagé très tôt en politique. Conseiller municipal Les Républicains depuis mars 2014 à Courbevoie, il est à l'origine de la loi contre le gaspillage alimentaire votée à l'unanimité le 3 février 2016 qui oblige les supermarchés à donner leurs invendus alimentaires aux associations. Le magazine américain Foreign Policy l'a classé dans les 100 personnalités les plus influentes dans le monde en 2016. Il est l'auteur du Manifeste contre le gaspillage (Fayard), prix Edgar-Faure du meilleur livre politique de l'année 2015.
En 2017, Arash Derambarsh a publié aux éditions Plon "Agriculteurs, les raisons d'un désespoir" (co-écrit avec Eric de la Chesnais, chef du service "agriculture" au Figaro).
Enfin, il publie en 2019 aux éditions du cherche midi son livre "Tomber 9 fois, se relever 10" qui parle de son parcours scolaire.
Livre Arash Derambarsh « Manifeste contre le gaspillage »
Livre Arash Derambarsh « Agriculteurs, les raisons d’un désespoir »
Linkedin – Arash Derambarsh
Livre numérique
Je milite pour le livre numérique. Voici ma tribune dans le journal Le Monde.
Nous voici dans un tournant historique en matière de support pour l'écriture. Mais le conservatisme et le pessimisme demeurent.
Pourtant, dans ce virage unique, voici un bras de fer inédit entre le conservatisme et le modernisme. Ce modernisme, des sociétés telles que Google ou Amazon veulent l'imposer pour certains, la proposer pour d'autres.
Car, en effet, il s'agit de 200 000 titres en anglais et de journaux dans plusieurs langues. Voilà ce que propose le vendeur américain de livres sur Internet Amazon. Quant à Google, ce dernier ne fait pas les choses à moitié. Le géant de la recherche sur Internet va lancer sa librairie numérique au premier semestre 2010, en Europe, en proposant d'emblée quelque 500 000 titres aux internautes. Des partenariats avec des éditeurs sont, par ailleurs, signés pour deux millions d'ouvrages.
En France, la grande majorité des éditeurs contestent le comportement de Google. Le Syndicat national des éditeurs français (SNE) et le groupe La Martinière, appuyé par Gallimard et Flammarion, poursuivent actuellement le géant de l'Internet pour contrefaçon. De surcroît, la chancelière allemande, Angela Merkel, a condamné Google Editions. Elle défend, à juste titre, la protection des droits d'auteur sur Internet. Elle rejette, par ailleurs, la numérisation des ouvrages de bibliothèque si on ne tient pas compte de cette protection, comme le fait Google.
Il s'agit donc de protéger la propriété littéraire, car sans auteurs, pas de livres. Les éditeurs français exigent de Google le respect de la loi, et ils ont raison. Toutefois, le livre électronique est une chance. Il apporte une réponse pratique. En effet, le Kindle, livre électronique d'Amazon, peut télécharger 1 500 ouvrages. Pour le cartable des étudiants, c'est une réponse exceptionnelle. De plus, la nouvelle génération pourra beaucoup plus facilement se familiariser avec les classiques.
Par ailleurs, ce marché est rentable pour un secteur d'activité qui est à bout de souffle. Cependant, il s'agit de sauvegarder les libraires et les points de vente. Pourquoi, d'ailleurs, ne pas les adapter rapidement au numérique ? En France, après une longue période d'immobilisme, les choses commencent à évoluer. La Fnac, par exemple, a annoncé avoir vendu 40 000 livres au format numérique, et propose désormais 30 000 titres sur son site. Mais c'est tout le secteur de la distribution qu'il va falloir réformer et adapter.
L'Union européenne et le G20 doivent donc se saisir de cette question. Le téléchargement est mondial et n'a pas de frontières. De même que les Etats doivent contrôler la mondialisation et non la subir. Le secteur musical n'avait pas vu venir le tsunami Internet, et son économie a vacillé. Il faut donc développer une offre légale, payante, et ne pas subir ce qu'a connu le monde du disque. Le politique doit jouer son rôle et imposer un prix unique du livre numérique afin de sauver les acquis des auteurs.
Enfin, on se trompe si l'on considère le livre papier comme sacré. Le papier et le livre électronique cohabiteront un temps, mais, à l'heure du numérique, les générations futures s'en passeront sans problème. Aux éditeurs de prendre leur destin en main afin de prévoir l'avenir.