Voici un post que j’avais écrit sur le post.fr le 9 juillet 2009 :
Marc Machin, présenté comme un symbole de l’erreur judiciaire en France, a été mis en examen dans une nouvelle affaire d’agression sexuelle sur mineures.
Il est mis en cause pour des abus commis sur deux adolescentes d’une quinzaine d’années dans le XVIIIe arrondissement de la capitale le 13 juin dernier.
Un nouveau mandat de dépôt, le deuxième, a été délivré à son encontre. Il est déjà en prison depuis le 17 juin pour une première affaire, une « agression sexuelle aggravée » avec violences qu’il a aussi reconnu avoir commise sur une jeune Canadienne, le 5 juin à Paris.
Toutefois, la commission de révision de la Cour de cassation a accepté lundi sa demande de révision, posant ainsi une étape supplémentaire vers la révision de son procès. Une telle procédure de révision d’une condamnation criminelle définitive n’a débouché que six fois sur un nouveau procès dans l’histoire judiciaire française.
Mais pourquoi toute cette confusion et tout ce gâchis ?
Lorsque Marc Machin sort de prison, je rencontre un garçon adorable, calme et attachant. Il manque d’affection et réclame de l’aide. Mais il y a aussi en lui beaucoup de colère, de pulsion et de fragilité.
Il n’aura ni aide psychiatrique, ni aide psychologique, ni formation scolaire, professionnelle et civique. Il n’a pas de logement stable et n’a pas d’argent. En effet, il a dépensé son à-valoir en très peu de temps.
J’ai donc deux objectifs : en tant que directeur du département Politique et Personnalités publiques aux Editions du Cherche Midi, le faire parler dans son livre car il a un réel besoin de s’exprimer et l’aider humblement dans sa réinsertion.
Dès lors, je décide de le faire recevoir par un proche du Président de la République Nicolas Sarkozy.
L’objectif de cet ouvrage était pour moi de faire bouger les lignes de la société française en matière pénale.
Ainsi, cet ouvrage, « Seul contre Tous ! » avait comme but de relancer le débat fondamental sur la réforme urgente de la justice concernant la prise en charge de la victime, la fonction de l’avocat, le principe de l’enquête et le rôle du juge d’instruction, qui doit instruire à charge et à décharge. Surtout, je voulais qu’il mette en lumière le problème grave du vide juridique concernant le statut des victimes d’erreurs judiciaires comme le cas de Marc Machin.
Nous l’avons déjà constaté avec l’affaire d’Outreau.
Mais la justice est lente, trop lente. Et Marc Machin n’aura rien obtenu. J’ai alerté tout le monde : les juges d’instruction Emmanuelle Robinson et Charlotte Bilger, qui sont remarquables et compétentes, beaucoup de politiques et les médias. Mais rien n’a bougé et Marc Machin a été rattrapé par ses pulsions.
Je condamne fermement ses actes et il devra en répondre devant la justice. Mes pensées les plus sincères vont évidemment à l’égard de ces jeunes filles.
Que nul n’en doute, en France, chacun a des droits, des devoirs et des obligations et personne n’est au-dessus de la loi.
Néanmoins, il nous faut clairement dénoncer l’immobilisme dans ce pays, dénoncer ceux qui n’ont pas l’ambition de faire bouger les lignes. Je pense notamment à Christophe Ingrain, conseiller justice à l’Elysée qui n’a pas souhaité recevoir Marc Machin. Je pense également à Rachida Dati qui ne l’a pas reçu. On m’a proposé un conseiller de la Garde des Sceaux… c’est dire l’intérêt que l’on a porté à ce dossier.
Je rend hommage à Dominique Paillé, conseiller du Président de la République et porte-parole adjoint de l’UMP qui l’a reçu et qui l’a écouté. C’est le rôle du politique d’être à l’écoute et d’avoir la volonté de faire évoluer la société sans porter de jugement et faire ingérence à la séparation des pouvoirs.
Il n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Le manichéisme n’est pas un schéma de pensée juste pour l’être humain qui est complexe, sensible et fragile.
Lorsqu’on relâche quelqu’un en liberté sans imposer un suivi psychiatrique et psychologique, il ne faut pas s’étonner ensuite des conséquences.
A méditer afin qu’il n’y ait plus ce genre de cas car c’est un échec pour tout le monde…
 
Avec le récent drame de Pornic (Loire-Atlantique) et la disparition de Laëtitia, l’actualité a montré de nouveau les failles de la justice française. En effet, Tony Meilhon, son bourreau, avait déjà été condamné, pour viol notamment…