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Pourquoi nous publions le livre « Omerta dans la police » ?

Depuis plusieurs semaines, je reçois de nombreux appels de hautes personnalités politiques, de fonctionnaires de police et de journalistes concernant le livre de Sihem Souid (« Omerta dans la police » – Abus de pouvoir, homophobie, racisme, sexisme).

Homophobie, racisme, course aux chiffres, sexisme, bavures, abus de pouvoir et pressions : voici le quotidien de certains fonctionnaires de police, garants de l’ordre public et défenseurs des libertés publiques. Sihem Souid, publie un rare réquisitoire dénonçant « omerta » et « discriminations » à la police aux frontières (PAF) service de pointe dans le contrôle de l’immigration, notamment aux aéroports de Charles de Gaulle et Orly.

Française d’origine tunisienne, aujourd’hui adjointe administrative à la préfecture de police de Paris, Sihem Souid, 29 ans, explique avoir subi et vu tellement de choses graves qu’elle ne peut plus se taire. Sortie major de sa promotion, elle croyait que la police nationale était au service du public et des citoyens, mais elle s’aperçoit progressivement que l’institution républicaine n’est plus la garante des valeurs qu’elle est censée défendre.

Elle est allée, accompagnée de plusieurs collègues, jusqu’à saisir la justice pénale pour dénoncer ces comportements. Ces risques, elle les a pris au détriment de sa carrière mais aussi de sa vie personnelle. Chantages, pressions, menaces, sa plainte la poursuit jusque dans sa vie de citoyenne.

Le cherche midi éditeur a décidé de publier son récit et je vais expliquer pourquoi.

En tout premier lieu, le cherche midi a toujours défendu les institutions de la République en matière de justice. Je rappelle que nous avons publié et rendu hommage à l’histoire de la gendarmerie nationale, au GIGN (récit de Jean-Luc Calyel), au métier de Négociateur au RAID (remerciement à Monsieur Amaury de Hauteclocque et à Christophe Caupenne), des magistrats comme Philippe Bilger ou encore prochainement avec le vice-batônnier de Paris, Maître Jean-Yves Leborgne.

Par ailleurs, nous soutenons les valeurs de la République qui proclament que chaque citoyen a des droits, des devoirs et des obligations. La société Française souffre de ses divisions, de sa désorganisation et de ses doutes sur son avenir, voire de son destin. Nous devons réagir et pointer du doigt les incohérences de ce sytème. C’est de notre fonction et de notre obligation d’éditeur que de faire bouger les lignes de la République.

Enfin, nous ne pointons pas du doigt une responsabilité collective. Les forces de l’ordre sont, dans la très grande majorité, des femmes et des hommes que nous admirons pour leur dévouement au service des français. Et c’est justement pour cette raison que nous souhaitions publier le récit de cette jeune fonctionnaire de police. En effet, cette femme aime la police, elle veut se mettre au service de l’intérêt général. Mais le système est devenu une usine à gaz. Ce système ne marche plus. Mais ce système, ce n’est pas le système de Nicolas Sarkozy ou d’autres politiques. C’est un tout qui a été bâti de longues dates. Dire que ce système est de la responsabilité d’un seul homme ou d’une seule femme est démagogique, politicien et n’a pas de sens. C’est de notre responsabilité à tous. Nous avons chacun à nous remettre en cause dans notre comportement.

Aimons-nous si peu la France pour la voir glisser peu à peu ? Non, c’est pour cette raison que nous voulons aider la République. Car cette République, c’est la nôtre. Il faut la préserver.

Nous voulons une police républicaine afin qu’elle soit légitime pour sanctionner et verbaliser les contraventions, les délits et les crimes. Aujourd’hui, il y a de la défiance, de la méfiance et de la crainte. Ce n’est pas admissible et ce n’est pas ce que nous voulons pour notre République Française.

Sihem Souid débute son ouvrage par la phrase suivante : « cet ouvrage n’est pas un pamphlet. Il s’agit d’un vécu de l’intérieur de l’institution policière. Tous les faits énoncés le sont sur la base de témoignages, de documents, procès-verbaux, comptes-rendus officiels, rapports et notes de service. Avec ce livre, il est possible que je perde mon emploi mais si la vérité est à ce prix, je n’aurai aucun regret ».

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« Omerta dans la police » : Débat Henri Guaino – Sihem Souid
envoyé par editions-Derambarsh.

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5 Comments

  1. Anonyme

    Bonjour,
    Pour vivre ça au quotidien, je confirme les sujets de ce livre. Sur l’émission de canal + « le grand journal » Sihem Souid donne un pourcentage sur le nombre des fonctionnaires de police ayant les profils dévoilés dans son livre. Elle donne 30 %. Je dirais simplement qu’elle en dessous dans son évaluation, pour moi il y en a plus.
    10 ans que je supporte cela. Elle a bien fait d’écrire ce livre. Si cela peut nous permettre d’ouvrir les yeux ??

  2. Ce que Sihem Souid oublie peut-être de dire, parce qu'elle n'est pas forcément au courant des coulisses, c'est ce que perçoit l'hôtel Ibis, ce que peut percevoir – dans les cas d'expulsions les plus courantes et « non-abusives » – une agence comme Carlson WagonLit, par exemple (affaire Bakchich/Éric Besson).
    Selon Jean Galli-Douani, ce sont des sommes très importantes qui sont en jeu. Et il y aurait eu, selon son livre Clearstream-Eads, des versements opaques de rétrocommissions…

  3. Re-bonjour :
    http://www.come4news.com/expulsions-massives-des-couts-humains-et-dautres-550803
    Évoque d'autres aspects du problème soulevé par Sihem Souid.
    Merci d'en faire part à l'auteure.

  4. Merci pour ton post sur ton site Jef. Très intéressant.
    Arash

  5. Sachant cela, quel controle de leur police les francais vont ils demander qu on mette en place ?

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